Micoud pour rien ?
Cette saison 2001-2002 n’a pas beaucoup souri au Parmesan. Contraint
au repos forcé dès le début du championnat par son entraîneur, il
a dû cravacher pour retrouver le droit de fouler les pelouses. Sa
fin de saison a été plus satisfaisante, même si le nombre de matches
qu’il a disputés dans leur intégralité ne peut évidemment combler
un international français champion d’Europe. Sans doute a t-il payé
une nonchalance souvent décriée à l’époque ou il jouait dans l’hexagone.
Il est vrai que Micoud est un joueur discret, qui se distingue plus
souvent pour des ballons savamment dosés que par des grigris ostentatoires.
Il faudra toujours au Cannois d’origine se surpasser pour se rendre
indispensable — et assurer enfin une certaine régularité dans ses
performances.
Ses matches vraiment convaincants sous le maillot
bleu se comptent par ailleurs sur les doigts d’une main, mais s'agissant
de France-Turquie, ce fut un coup d'éclat. Un peu à l’image de Pires
avant lui, Micoud a sans doute besoin d’un peu plus de temps, de
confiance et de détermination pour devenir une pièce maîtresse de
l’édifice mis en place par Roger Lemerre. En attendant, en l’absence
de Carrière, l’ex-Bordelais s’avère être le seul véritable milieu
offensif de formation aux côtés de Zidane dans le groupe France.
C’est sans doute l’un de ses atouts principaux, même s’il est fort
probable que le sélectionneur lui préfère, dans l’hypothèse d’un
remplacement du Madrilène, des joueurs au profil plus offensif,
comme Djorkaeff ou Dugarry…
Son point fort
Son côté bon élève sage.
Son point faible
Zinedine Zidane
Son geste technique
La station debout pendant les hymnes.
Son objectif personnel
Jouer plus de temps en compétition internationale que son collègue
parmesan Sabri Lamouchi.
Le point de vue de Jean-Patrick Sacdefiel (1)
L’incapacité à surclasser un meneur de jeu japonais dans une équipe
du ventre mou du Calcio devrait constituer une clause réglementaire
de non-sélection chez les Bleus. Mais Lemerre doit apprécier les
joueurs transparents car il les collectionne, et ce n'est pas un
escogriffe affligé de mutisme qui déparera l'étagère du sélectionneur
(également appelée banc de touche). Il est probablement récompensé
pour bonne conduite de balle, puisque comme pousse-ballon, il se
pose un peu là. Mais si on doit l'appeler artiste, c'est à la manière
des gribouilleurs de la Place du tertre. Il rappelle Philippe Vercruysse,
tiens.
|