Si — avec un peu de malice
— on remplace l’Afrique du Sud par le Nigeria et la Slovénie par
la Bulgarie, on n'est pas loin de retrouver un groupe qui rappellera
de bons souvenirs à nos voisins espagnols (le Paraguay était déjà
compagnon de route des Ibériques en 98). Et si l’on veut pousser
un peu plus loin la comparaison avec la dernière Coupe du Monde,
on se rappellera également que leur parcours en qualifications avait
alors été tout aussi brillant que celui qu’ils ont connu pour cette
édition. Curieusement, ces parallèles ne sont pas pour rassurer
Camacho et ses hommes: l’Espagne avait évidemment connu en France
l’une de ses plus grosses désillusions en s’inclinant d’entrée face
aux Super Eagles et en concédant un nul face aux Sud-Américains,
ce qui avait rendu anecdotique (et amer) leur carton face à la Bulgarie
lors du troisième match.
On peut rajouter à ces inquiétudes la tradition
comique du gardien espagnol, qui est l’une des plus respectée dans
l'histoire du football. Celle-ci a connu un nouvel épisode: pas
sur le terrain cette fois (comme avec cette grossière faute contre
le Nigeria en 98), mais dans une chambre d’hôtel, Cañizares ayant
dû abandonner prématurément la sélection pour avoir eu plus de mal
à maîtriser un flacon de parfum qu’à arrêter une frappe de mule
d’un attaquant adverse à Mestalla.
Cela dit, si ces déconvenues rendent les Espagnols
prudents et sceptiques quant aux capacités de leur sélection, il
serait étonnant qu’ils jouent une nouvelle fois leur numéro comique.
Le Paraguay et la Slovénie sont de bons sparring-partners et l’Afrique
du Sud reste une Nation encore loin de pouvoir rivaliser avec les
grandes équipes européennes. Bref, le panorama est dégagé. Les Espagnols
auront donc tout loisir de se disputer, avant la finale, le titre
de meilleure équipe latine du continent européen, le Portugal et
l’Italie pouvant éventuellement leur barrer l’accès à la dernière
marche.
Les points forts
Hierro et Mendieta font peur à tout le monde, même à leurs enfants.
Raul est un gros point fort.
Les points faibles
Les meilleurs gardiens espagnols refusent de jouer en sélection.
Trois joueurs du Barça, ça fait quand même trois dépressifs à gérer
dans un groupe.
Les grandes questions
A quel moment l'Espagne va-t-elle nous faire rire ?
Casillas aura-t-il avoir autant de réussite pendant la compétition
que lors du dernier quart d’heure de la finale de Champion’s League?
Qui sera le prochain à se renverser un flacon d’Obao sur le pied
?
Camacho est-il le cousin caché de Claude Puel ?
Qui va rater les penalties ?
C'est le football espagnol qui est fort ou les étrangers du football
espagnols?
Nadal va t-il dépasser le poids réglementaire pour un défenseur
lors de la pesée officielle?
Objectif
Faire mieux que d'habitude.
La stratégie secrète
Dans l’impossibilité diplomatique de désavouer publiquement Fernando
Hierro, mais souhaitant tout de même stabiliser son arrière-garde,
Camacho aurait décidé de payer un professionnel afin de pousser
le Madrilène dans la piscine vide de l'hôtel. Ainsi débarrassé de
son principal boulet, il ne restera plus au coach espagnol qu’à
appliquer la méthode du Real pour fluidifier son animation offensive:
racheter Zidane et Figo à ses concurrents français et portugais
pour 150 millions d’euros et les faire naturaliser en urgence, sur
injonction du Roi d’Espagne.
Pourquoi l’Espagne va gagner la Coupe du Monde
Parce que personne (mais alors personne) n’attend une victoire de
cette nation dans une compétition internationale.
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